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Country time
6 Août 2007

Par Sébastien Lévesque

 

Aînés Hébergement s'est intéressée aux cours de danse de Nicole et Rosaire Lafrenière au gymnase de l'Académie Labelle à Repentigny. Dans un article précédent, nous parlions d'une étude dirigée par Mme Patricia McKinley pour le Centre de recherche interdisciplinaire en réadaptation du Montréal métropolitain (CRIR) et l'Université McGill portant sur le tango[1]. Nous avions traité des multiples bienfaits de la danse, notamment sur l'équilibre et la mémoire des aînés. C'est un peu ce que nous voulions confirmer par cette petite incursion lors d'une séance de danse en ligne de style country un mercredi de février 2006... Compte rendu d'une soirée qui a du « swing ».

 

D'abord, première surprise, la danse country en ligne attire beaucoup plus et de manière beaucoup plus varié que la danse en ligne sans autre thématique. Aussi, le soir de notre passage, il y avait au moins trente-cinq ou quarante participants et, selon Nicole, la responsable, il s'agissait ironiquement d'une « petite soirée ». Principalement à cause des « snowbirds » nous explique-t-elle. Les cours s'échelonnent de septembre à décembre et de janvier à mai, mais la deuxième session serait toujours un peu plus tranquille, notamment parce que plusieurs fuient l'hiver. Elle donne des cours deux fois par semaine, le mardi pour la danse en ligne tout court, le mercredi pour le country, en plus des leçons privées à domicile entre les cours.

 

Cependant, contrairement aux cours de danse en ligne traditionnels, qui sont divisés en trois catégories, soit débutant, intermédiaire et avancé, avec des cours propres à chacun des niveaux, le country réunit tous les niveaux. Cela demande un peu d'adaptation pour les professeurs et une entraide soutenue entre les participants. En outre, le fait de facturer les cours à la séance, plutôt que de demander un prix fixe pour toute la session, offre un rare avantage fort apprécié de la clientèle. Par contre, cela contribue aussi à la variabilité du nombre de participants. Et le mercredi où nous sommes passé, il y en avait de tous les âges, allant de 17 ans à... 87 ans. Mais Nicole raconte que des enfants de 10 ans se sont déjà pointés à des cours, plus souvent par curiosité qu'autre chose. Ils ne sont malheureusement pas restés très longtemps, à peine plus de un mois pour les plus « tough » d'entre eux. « Mais ça leur fait quand même une expérience, un premier pas de fait », philosophe la professeure.

 

Deuxième surprise : plusieurs hommes. Si les femmes sont encore majoritaires dans une proportion de 60-40, cela tend de plus à plus à s'équilibrer, nous dit Nicole, qui enseigne la danse par pur plaisir et par passion aussi depuis quinze ans et qui en vit à temps plein depuis presque dix ans. « Au départ c'était bien davantage sept femmes pour trois hommes et même [une proportion de] 80-20 dans certains cas. Mais, en plus, le country attire les hommes, alors parfois c'est presque 50-50. » Elle donne aujourd'hui une dizaine de cours par semaine, toutes catégories et danses confondues, et ce, dans plusieurs municipalités lanaudoises, soit L'Assomption, Lavaltrie et Repentigny, entre autres. En prime, de grandes soirées dansantes organisées conjointement avec l'âge d'or ont lieu les troisièmes samedis ainsi que les premiers vendredis de chaque mois. Quand on vous disait que c'est une passion...

 

 

Tout le monde en ligne !

 

Nicole Lafrenière a donné ses premiers cours de danse en ligne sur invitation de l'âge d'or, mais elle explique qu'aujourd'hui, si les aînés sont encore majoritaires, ils ne représentent plus l'ensemble des danseurs. Elle doit bien indirectement une bonne partie de sa clientèle à l'ancien premier ministre Lucien Bouchard, celle-ci étant composée par un bon nombre des infirmières qui ont pris une retraite anticipée avec le virage ambulatoire.

 

Le mélange des générations et des groupes d'âge représente aussi une belle réussite sociale, estime Nicole. Elle glisse dans ses propos l'enthousiasme que suscite La chanson Choopeta, du groupe T-Rio, dont la musique et la chorégraphie l'accompagnant a fait son entrée dans les cours récemment. Cela montre bien que le choix des musiques doit être bien de son temps pour plaire à la clientèle. En revanche, l'aspect technique de la danse est davantage l'apanage de Rosaire. Ainsi il nous apprend que c'est le nombre de pas pour réaliser une chorégraphie qui détermine la catégorie : 32 pas par mouvement pour les débutants, 64 pour les intermédiaires et 128 pour les experts. « On travaille fort, souligne-t-il, même si le plaisir passe avant tout. »

 

Quant au country, la seule danse en ligne avec une thématique particulière, il l'enseigne depuis environ trois ans, tout en étant membre de l'Association canadienne de danse country. Il explique qu'il y a tout un langage propre au country, qui diffère de celui de la danse en ligne traditionnelle. Ainsi, en quelques minutes, il a été question de step, de back, de shuffle et de double shuffle pour expliquer les différents pas, de quoi en perdre son latin.

 

 

Une passion apprise

 

Quant à la formation nécessaire pour les professeurs, Nicole déplore l'absence de normes et de certification pour posséder sa propre école de danse. C'est le libre marché dans son sens le plus pur. Elle explique qu'il existe sept associations de danse en ligne au Québec où la très grande majorité des professeurs vont puiser leur formation musicale. De plus les associations fournissent aussi les partitions musicales où figurent les pas de danse à apprendre pour la semaine entre deux cours. Ces partitions photocopiées pour les étudiants représentent un atout majeur dans leur apprentissage. Pour leur part, Nicole et Rosaire offrent en moyenne trois nouvelles danses par mois à leurs étudiants. Il suivent eux-mêmes des ateliers offerts environ tous les deux mois pour parfaire leurs connaissances dans le domaine.

 

Autre irritant pour les professeurs, le paiement des droits d'auteur. C'est une nouvelle responsabilité qui leur incombe, appliquée en outre de façon un peu exagérée, presque sauvage, selon Nicole...

 

 

Pour toutes les bonnes raisons

 

Parmi les raisons évoquées pour expliquer leur passion de la danse, des personnes de tous âges nous parlent du fait que ça tient jeune, que ça aide à garder la forme, en plus de la bonne humeur, et des « retrouvailles » qui ont lieu chaque semaine au fil du temps. C'est sans doute ce qui explique que plusieurs viennent jusqu'à trois fois par semaine, le mardi, le mercredi et les vendredis et samedis, lors des soirées dansantes de l'âge d'or. C'est presque une thérapie pour beaucoup moins cher, souligne Nicole avec un petit sourire en coin : « Chacun a ses petites affaires, ses petits bobos. Mais les gens oublient, c'est ce qui fait que c'est comme une thérapie. En arrivant ici, chacun raconte un peu ce qui lui arrive, puis oups !, comme par magie, le cours commence, chacun s'encourage et on oublie ses problèmes, on repart ! »

 

Sur un plan plus « croustillant », si l'on peut dire, Nicole nous confie que deux couples se sont formés sous ses yeux, signe que la danse mène à tout, même aux rencontres amoureuses... Comme le dit une certaine publicité, on y trouve de tout, même un ami !

 



[1] LÉVESQUE, Sébastien. « Si on dansait… », Aînés Hébergement, vol. 6, no 3, p. 14.

Sébastien Lévesque

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