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Les personnes âgées en perte d’autonomie : des responsabilités partagées !
7 Août 2007

Par Daniel Gagnon

 

 

La santé, une responsabilité individuelle…

 

J'ai toujours considéré la personne comme première responsable de sa santé. Évidemment, les accidents, ça arrive. Toutefois, cela n'empêche pas qu'il appartient à chacun d'acquérir de bonnes et saines habitudes de vie. Il revient aussi à chacun, dans la mesure de ses capacités, de planifier son avenir.

 

C'est pourquoi on exhorte les travailleurs à mettre de côté une partie de leurs revenus, sous forme de fonds de pension ou de REER afin de s'assurer d'une retraite « confortable » et des « vieux jours » sereins. Les sommes ainsi accumulées pourront non seulement servir à améliorer le quotidien, mais aussi à faire face aux situations imprévues. Bien que plusieurs personnes soient conscientes de ces faits, elles considèrent qu'elles n'ont pas à défrayer le coût de certains services quand la situation se présente, particulièrement lorsque cela concerne les services de santé. Il est vrai qu'au cours des dernières décennies, avec l'État providence, on a habitué les gens à ce que tous les services sociaux et de santé relèvent de l'État. Mais aujourd'hui, la situation est tout autre, compte tenu des ressources restreintes et des besoins grandissants. On peut donc s'attendre à ce que chaque citoyen participe de plus en plus au financement de ces services.

 

 

… oui et non

 

Par ailleurs, on sait que, bien que la perte d'autonomie puisse apparaître à tout âge, elle demeure plus fréquente à un âge avancé, étant donné le cumul des pertes physiques, psychologiques ou sociales susceptibles de se déclarer avec le temps, et la plus grande fragilité, surtout chez les plus âgés, par rapport à la maladie ou aux accidents. De même, si on pense qu'environ 20 % des personnes âgées de 65 ans ou plus nécessitent des services sociaux et de santé de façon continue, ceci incluant les personnes vivant en résidence privée avec services, on se doit tous d'envisager l'éventualité d'une possible perte d'autonomie.

 

Or les derniers développements en matière de démographie et de finances publiques laissent présager un glissement de plus en plus marqué des services qui étaient assurés jusqu'à présent par l'État vers des services privés dont les usagers devront défrayer les coûts.

 

 

Le rôle de la famille

 

On peut penser que dans un avenir plus ou moins rapproché, les familles seront mieux mises à contribution. Cette contribution fortement encouragée pourrait se traduire par des interventions directes auprès de l'aîné en besoin, ou encore, par une participation financière obligatoire à l'accessibilité des services, comme c'est déjà le cas dans plusieurs autres pays.

 

 

La participation de la communauté

 

La communauté, déjà très active dans les organismes bénévoles et communautaires voués au service des aînés les plus démunis, pourrait aussi être encouragée à améliorer encore ses services. Ceci permettrait, encore une fois, de transférer au tiers secteur une partie des actions actuellement offertes par le secteur public. On doit dire que depuis au moins une dizaine d'années, ce secteur a connu un développement phénoménal, entre autres dans le giron de ce que l'on a appelé l'« économie sociale ».

 

 

La part du secteur privé

 

Comme on peut s'attendre à un glissement de plus en plus important du public vers le privé, on peut penser que le réseau des résidences privées avec services pour aînés sera de plus en plus sollicité dans un futur relativement rapproché. Déjà on peut remarquer un début de rapprochement au cours des dernières années entre ces deux secteurs, surtout depuis la création du programme d'achat de places et, tout dernièrement, du programme connu sous l'appellation Projets novateurs. Bien que, jusqu'à présent, ce soit principalement le secteur des OSBL qui ait le plus répondu à l'invitation concernant ce dernier programme

 

– les propriétaires de résidences considérant, pour plusieurs, que ce programme n'est pas adapté à leur réalité – on peut s'attendre à des adaptations du programme qui permettront un rapprochement entre le secteur public et le secteur privé.

 

De plus, avec l'obligation pour les résidences de s'inscrire sur le registre des résidences privées avec services pour aînés dans l'ensemble des régions du Québec, sans compter la possibilité d'une accréditation obligatoire pour les résidences, les choses se mettent tranquillement en place pour faciliter et assurer ce transfert de responsabilités.

 

 

Les rôles et les devoirs du gouvernement envers les aînés fragilisés

 

Par ailleurs, il faudra que le gouvernement, et plus particulièrement le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), prenne conscience qu'il y a des limites, tant pratiques que légales, à ce transfert de responsabilités. Ainsi, il est très difficile, autant sur le plan des aménagements que de la disponibilité d'un personnel qualifié, de fournir des services à une clientèle présentant des déficits cognitifs importants et plus encore quand ces déficits sont accompagnés de problèmes de comportement. Il en est de même pour les clientèles grabataires ou celles présentant une perte d'autonomie rapide, qui est souvent accompagnée de problèmes de santé chroniques sévères.

 

Par conséquent, il restera toujours une clientèle importante pour laquelle les services en résidence privée seront insuffisants. Leur état de santé étant trop fragile pour la résidence, ces personnes nécessiteront des services que seuls les centres d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), et probablement que seuls les CHSLD publics pourront offrir (compte tenu de l'importance des coûts engendrés par la dispensation de ces services). De plus, avec l'allongement de l'espérance de vie et la perte d'autonomie plus fréquente à un âge avancé, il est fort probable que les services des CHSLD publics seront de plus en plus nécessaires au cours des prochaines années.

Daniel Gagnon

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