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La Maison des aînés, le cœur d’Hochelaga-Maisonneuve
27 Juin 2005

Par Sébastien Lévesque

 

La Maison des aînés est un organisme sans but lucratif né à la toute fin de 2003 des besoins de la population d'Hochelaga-Maisonneuve. Le CLSC Hochelaga-Maisonneuve avait été relocalisé à l'angle des rues Ontario et Desjardins. Lédifice qui était le sien depuis 1973, un ancien presbytère de surcroît, est donc devenu le lieu de prédilection pour un projet de résidence. Les premiers locataires prenaient possession des locaux le 29 novembre et l'inauguration officielle a eu lieu le 23 décembre.

 

La proposition de base du projet datait de 1999 et le coup d'envoi des travaux, du 3 mars 2003. Il aura fallu plusieurs mois de travaux de longue haleine. Le temps d'obtenir le financement nécessaire et l'immense stationnement adjacent se voyait amputer de la très grande majorité de ses places : une autre aile était née. Le grand édifice de l'avenue De LaSalle abrite donc aujourd'hui une résidence pour personnes en légère perte d'autonomie de 32 logements et quatre organismes se partagent le sous-sol. Aînés hébergement s'est intéressée de plus près à cette belle réussite régionale à l'image de son quartier et a rencontré le délégué du CLSC au projet, M. Gilles Beauchamp.

 

 

Des logis à prix raisonnable

 

Le projet fut présenté à l'origine par quatre groupes, avec l'appui de la Table de concertation 3e âge du quartier et de l'organisme Bâtir son quartier, nous apprend le site Web de l'organisme (www.mahm.qc.ca). Grâce à l'appui financier substantiel conjoint de la Société d'habitation du Québec – le deuxième volet de son programme Accès logis s'adresse tout particulièrement aux personnes en légère perte d'autonomie – et de la Ville de Montréal ainsi que du ministère de la Santé et des Services sociaux, qui ont fait don de l'édifice, 22 des 32 logements sont considérés comme des HLM et les autres sont offerts au prix du marché, tout en tenant compte de l'environnement et du quartier.

 

Ainsi, dans un rapport de 2001, Statistique Canada affirme que les logements dans Hochelaga-Maisonneuve sont offerts, en règle générale, à environ 70 $ de moins que le coût moyen dans l'agglomération de Montréal. Les responsables de la Maison des aînés ont pris bonne note de ce rapport... Les prix varient entre 411 $ pour un studio et 674 $ pour le seul 4½ de la résidence, nous apprend aussi le site Web. La grande majorité des logements du projet sont des 3½ dont le « plein prix » a été fixé à 566 $. Sur ce point, M. Beauchamp précise : « En fait, nos loyers "réguliers" se situe à 95 % du prix du marché pour un logement neuf dans un édifice avec ascenseur. Les prix restent très concurrentiels compte tenu du milieu, même si les gens du quartier trouvent ça cher. C'est parce que dans Hochelaga-Maisonneuve, il existe encore des aberrations ou des perles rares, selon le point de vue, comme des 5½ à 350 $ ou 400 $ par mois. C'est pourquoi on a eu un peu de misère à louer et que quelques personnes de l'extérieur du quartier habitent ici. »

 

 

La mission et les locataires

 

La maison des aînés a deux missions fondamentales, estime M. Beauchamp : « Dans un premier temps, offrir des logements à prix abordables pour les aînés du quartier, de l'arrondissement et même de tout l'est de Montréal. Deuxièmement, offrir un soutien notamment en termes d'équipement, de logement, d'espace et d'activités pour des organisations d'aînés du secteur qui sont présentement logés au sous-sol. Pour l'instant nous avons quatre organismes qui logent ici.

 

« D'abord l'ASTA, pour amitié et services et troisième âge, existe dans le quartier depuis au moins une trentaine d'années. Son rôle premier est d'animer la salle à manger communautaire du sous-sol, et ce, quatre jours par semaine. Ce sont donc ces gens qui se chargent des repas au quotidien pour ceux qui veulent manger dans la salle communautaire, surtout lors d'activités. Il y a ensuite le Réseau d'information sur la retraite et d'échanges de services (RIRES). Il offre plusieurs cours aux aînés, entre autres des cours d'initiation au Web. Puis, l'AQDR (Association québécoise pour la défense des droits des retraités et préretraités) Hochelaga-Maisonneuve a pour but d'offrir de l'information de toutes sortes aux aînés. Finalement, le dernier-né, Groupe Espace 50 +, se définit comme une espèce de réseau visant à soutenir divers projets propres aux aînés.

 

« Bien que chaque organisation ait des directions complètement autonomes et des conseils d'administration distincts, nous avons des liens étroits avec eux, explique M. Beauchamp. En effet, vu le nombre restreint de locaux, il faut d'abord nous assurer d'une coordination commune pour que chacun y trouve son compte. Mais surtout, nous voulons être sûrs que toutes les organisations vont dans le même sens, pour le bien des aînés, c'est-à-dire que chacun travaille non pas en compétition, mais bien en complémentarité. »

 

 

Son propre conseil d'administration

 

Comme chacun des organismes qui habitent l'endroit, la Maison des aînés possède aussi son propre conseil d'administration. La première mouture, si on peut dire, a été particulièrement active avant la réalisation du projet. Les membres se sont réunis plusieurs dizaines de fois, notamment avec les architectes, les ingénieurs et les entrepreneurs, pour s'assurer que tout avançait normalement et en conformité avec les objectifs de départ.

 

Aujourd'hui, le rythme est un peu moins essoufflant. Les réunions ont lieu environ une fois par mois. M. Beauchamp explique : « Notre conseil d'administration est composé de trois collèges électoraux, disons, pour tenir compte de tous les intervenants gravitant autour de la Maison. Dans un premier temps, il y a trois représentants des locataires, puis trois représentants des organismes qui occupent le sous-sol. Dans un deuxième temps, trois autres personnes sont choisies par les six premiers membres. Deux de ces personnes doivent obligatoirement provenir de l'extérieur, question de toujours avoir une vision communautaire, ouverte sur le quartier, et d'apporter des idées neuves. La dernière personne est nommée à la discrétion du conseil d'administration. C'est pourquoi nous avons présentement quatre représentants des locataires. Une personne ayant été défaite par une seule voix lors de l'élection pour un poste vacant de représentant des locataires, nous avons décidé de lui donner le troisième poste discrétionnaire. »

 

 

La vie à la Maison des aînés

 

La Maison des aînés offre donc un milieu de vie sécuritaire, notamment grâce à la présence de son ascenseur, véritable pièce maîtresse à l'origine de tout le projet. « La clientèle principalement visée est constituée des personnes de 65 ans et plus en légère perte d'autonomie. Parmi les conditions nécessaires pour la réalisation du projet, il fallait avoir, outre l'ascenseur, des espaces communautaires dont une salle à manger pour offrir des repas ainsi qu'un service d'animation, ce qui, chez nous, est assumé par les organismes résidents.

 

« Contrairement à d'autres projets du même type, poursuit M. Beauchamp, les gens ne payent pas à l'avance pour les repas. Ça complique un peu la planification pour les cuisines, mais c'est particulièrement apprécié de la clientèle. Dans d'autres types de résidences, les gens paient à l'avance, par un loyer plus élevé, certains coûts supplémentaires. Si cela comprend les repas du midi, ils se sentent obligés de manger à la salle à manger sinon ils perdent leur argent. Chez nous, ce n'est pas comme ça. D'abord et avant tout, on n'avait pas les moyens d'avoir des cuisines complètes et permanentes pour 32 logements. On a donc fait affaire avec un traiteur pour les repas du midi exclusivement, quatre jours par semaine. Les gens peuvent cuisiner tous leurs repas dans leur appartement. Lorsqu'ils le désirent seulement, ils descendent manger à la salle à manger. On est une des rares résidences à offrir ce choix-là.

 

« C'est à l'ASTA de prévoir le tout avec le traiteur et d'évaluer le nombre de personnes susceptibles de venir dîner. Cela se fait notamment en pensant aux activités organisées. Il faut dire que les activités et notamment les salles communautaires, dont la salle à manger, ne sont pas réservées exclusivement aux résidents d'ici. Elles sont ouvertes sur le quartier, le milieu, et accessibles à tous. Ça demande donc une plus grande planification. »

 

 

Un pôle d'attraction

 

« Parmi les activités, il y a les fêtes, les bingos, les jeux de poches du mercredi, les parties de cartes et de pétanque de table. On compte aussi des cours de toutes sortes, dont "Vieillir en solo". Ce cours de développement visant à apprivoiser la solitude a été particulièrement apprécié et on devrait essayer de l'offrir de nouveau l'an prochain. Il y a aussi le cours "Introduction à Internet" et le centre Internet communautaire. Autre activité : les rencontres d'information données notamment par l'AQDR. Les sujets touchent les revenus des aînés, le droit au logement, les recours pour ceux qui seraient lésés et autres sujets du même genre. Il y aussi le groupe Espace 50 + qui organise un voyage en France pour le mois de mai pour environ 20 à 30 personnes. L'organisme donne aussi une conférence sur l'histoire du quartier Hochelaga-Maisonneuve, qui a été fort appréciée.

 

« On est présentement en train de définir une programmation plus permanente. Dans nos projets, on envisage entre autres des sessions d'activité physique qui nous ont beaucoup été demandées, des cours comme le yoga ou le taï chi, des programmes qui seraient adaptés aux aînés. Le seul problème, c'est de trouver des animateurs pour ces ateliers-là et de les financer. Car les gens ne peuvent pas payer très cher, ça c'est évident », conclut M. Beauchamp.

 

« Nous devons concevoir la Maison des aînés comme un pôle de développement social, lieu d'expression des besoins et d'expérimentation de réponses à ces besoins des aînés d'ici, aujourd'hui. » Cette citation issue du site Web [1] résume le mieux le projet et son impact sur le milieu. Elle constitue une belle conclusion à cette entrevue pleine d'espoir et de compassion.


[1] http://www.mahm.qc.ca/stories/2004/08/24/rapportAnnuel20032004.html

 

 

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