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À-t-on les moyens de se passer de bon médecins ?
1 Juin 2005

Toute la question est de savoir ce qu'est un bon médecin!

 

Des articles récents de la journaliste Pascale Breton, de La Presse, font état de la difficulté pour les médecins et les infirmières étrangers de venir pratiquer au Québec. En effet, il s'agit d'une véritable course à obstacles! Les infirmières, après l'évaluation de leur dossier, doivent effectuer un stage, à l'issue duquel une formation au cégep du Vieux Montréal peut leur être imposée, le cas échéant, si leurs connaissances s'avèrent insuffisantes[1].

 

Pour les médecins, les examens ont lieu trois fois par année. Madame Breton a suivi ce processus d'évaluation[2]. Il y a d'abord l'examen du Conseil médical du Canada, qui coûte 1000$ (et que l'on doit parfois reprendre plusieurs fois avant de passer), puis l'examen de français et, ensuite, celui portant sur la législation et les règles de déontologie du Collège des médecins. Vient enfin un stage, qui coûte  6300$. Il est par ailleurs difficile de dénicher un lieu de stage, compte tenu de la hausse du nombre d'étudiants québécois en médecine.

 

Un autre article de madame Breton est consacré à la question suivante : est-ce que les critères d'évaluation sont trop restrictifs? On lui rappelle que c'est une question de formation et de culture, de langue aussi. Et s'il semble évident qu'une telle évaluation est absolument nécessaire pour permettre à des professionnels étrangers de se mettre « au diapason » des pratiques médicales d'ici, les avis semblent différer quelque peu sur les exigences[3].

 

Car il arrive bien sûr que l'on perde des candidats de choix, qui n'ont pas la patience de se soumettre à ce long processus d'évaluation. On peut noter d'ailleurs que les médecins provenant d'une autre province que le Québec, comme Mme Mona Loufty, sont aussi soumis à ce processus d'évaluation; aussi, « lorsqu'elle a compris qu'il lui serait difficile de faire reconnaître son diplôme de médecin au Québec, (...) (elle) a fait ses valises pour retourner à Toronto.»[4]

 

On apprend en effet dans cet article que l'université de Toronto a été l'alma mater de Madame Loufty, mais qu'elle avait choisi le Québec, pour ainsi dire, comme « foyer d'adoption ». Mais cette jeune spécialiste en infectiologie de réputation mondiale se voyait pourtant accueillir à bras ouverts ailleurs au pays, comme nous le rappelle Pascale Breton. Alors, pourquoi étudier un an au Québec quand on reconnaît d'emblée ses compétences remarquables ailleurs?

 

Ainsi, dans ces conditions, être un « médecin étranger » consiste parfois, semble-t-il, tout bonnement à ne pas être du Québec. Mais, sous cet angle, toute la question est alors de savoir si le Québec a tout ce qu'il lui faut en matière d'expertise médicale.

 

Pierre Tardif

 



[1]Voir  BRETON, Pascale, « Les infirmières patientent aussi », La Presse, 16 mai 2005, p. A3,
[2]Voir BRETON, Pascale, « Accréditation des médecins étrangers. Beaucoup d'appelés, peu d'élus », 16 mai 2005, pp. A1 et A2.
[3]Voir BRETON, Pascale, « La porte restera dure à ouvrir. Le Québec compte pourtant moins de médecins étrangers que les autres provinces », La Presse, 16 mai 2005, p. A3,

[4]Voir BRETON, Pascale, « La porte est difficile même pour des médecins canadiens », La Presse, 17 mai 2005, p. A5.

Pierre Tardif
Journaliste

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