Communiqué de presse

Les chercheurs du Douglas démontrent les méfaits du stress sur le cerveau
Montréal, le 17 mai 2005 ? Un stress chronique peut être nocif non seulement pour votre santé physique, mais également pour votre cerveau. C'est ce que confirment les découvertes faites par les chercheurs du Centre de recherche de l'Hôpital Douglas, publiées dans une édition récente du journal Psychoneuroendocrinology, selon lesquelles une augmentation des hormones de stress provoquent des troubles de mémoire chez les personnes âgées et des difficultés d'apprentissage chez les jeunes adultes.

« Le stress est devenu un élément banalisé qui fait partie de notre quotidien », explique Sonia J. Lupien, Ph.D., auteure et directrice du Centre d'études pour le stress humain au Centre de recherche de l'Hôpital Douglas. « De nombreuses études démontrent les méfaits du stress sur la santé physique, dont la tension ou les maladies cardiaques, par exemple, mais peu s'attardent aux effets du stress sur la santé mentale. Nos recherches regardent les effets à long terme du stress ou des hormones de stress sur les fonctions cérébrales ».

Sonia J. Lupien et ses collègues ont mesuré les taux de cortisol, l'hormone de stress, chez des adultes plus âgés, sur une période de trois à six ans. Leurs études révèlent que chez les individus dont le taux de cortisol était continuellement élevé, l'hippocampe était nettement plus petit, et les résultats aux tests de mémoire étaient médiocres. Hors, l'hippocampe est la partie du cerveau responsable de l'apprentissage et de la mémoire.

« Cette étude montre très clairement les effets négatifs du stress à long terme », poursuit Sonia J. Lupien. « C'est pourquoi certaines personnes â gées ont des fonctions cérébrales affaiblies, alors que d'autres pas. Peut-être parviendrons-nous, grâce à une intervention précoce, à modifier les taux de cortisol et à améliorer les fonctions cérébrales des individus à risque. »

Le stress chez les jeunes
Avec son équipe, Sonia J. Lupien a également étudié la façon dont le stress affecte les jeunes et les enfants âgés entre six et quatorze ans. Elle a démontré que même chez les jeunes adultes, une augmentation aigue de cortisol pouvait provoquer des troubles de la mémoire réversibles. Finalement, elle a comparé le taux de cortisol chez des jeunes enfants de milieux socio-économiques favorisés et défavorisés pour constater que ceux provenant de milieux défavorisés avaient un taux de cortisol plus élevé que les autres.

« Nous avons fait la même constatation chez les enfants que chez les personnes plus âgées : le stress est un modulateur important des fonctions cérébrales», explique Sonia J. Lupien. « Toutes les études mènent à la même conclusion : nous sommes sensibles au stress à tous les âges, et il est temps que nous reconnaissions l'importance de ce facteur sur notre santé mentale.»

Ces études ont été menées grâce aux Instituts de recherche en santé du Canada, à la Fondation John et Catherine McArthur et au Fonds de la recherche en santé du Québec.

Affilié à l'Université McGill et à l'Organisation mondiale de la Santé, le Centre de recherche de l'Hôpital Douglas est l'un des plus important au pays, avec une équipe de plus de 60 scientifiques et chercheurs cliniciens ainsi que 140 étudiants universitaires post-gradués. Cette équipe se consacre à l'amélioration des connaissances sur les causes des maladies mentales - qu'elles soient génétiques, environnementales, culturelles ou sociales - ainsi qu'au développement d'outils diagnostiques, de traitements thérapeutiques et de mesures de prévention.