Karol Wojtyla, appelé Jean-Paul II, savait très bien la portée de chacune de ses paroles et de chacun de ses actes. Fort de sa foi, il n'a jamais perdu l'espérance. Parce qu'il a touché du doigt la misère de la guerre, il est devenu pour chacun de nous « homme de la paix ». Parce qu'il se faisait notre frère, il était « homme de service ». Parce qu'on a voulu le tuer, il a été « homme de la miséricorde ». Parce qu'il a accepté d'être vu de tous dans son corps diminué, il a été « homme du respect de la vie ». Jean-Paul II a toujours été le témoin de ce qu'il n'a jamais cessé de proclamer au cœur du monde : l'amour et le pardon.
En se faisant petit, il est devenu grand
La richesse de Jean-Paul II était son cœur universel, du pays pauvre au pays riche, du petit au vieillard, du bien-portant au handicapé, tous ils les accueillaient sans différence, redonnant la dignité à tous ceux qu'il rencontrait.
Malgré sa perte d'autonomie qui le faisait souffrir, Jean-Paul II était parmi nous un aîné au cœur jeune. Le 1er octobre 1999, du Vatican, il écrivit une lettre aux personnes âgées, dont voici quelques extraits :
« En me tournant vers les personnes âgées, j'ai conscience que je parle à des personnes qui ont accompli un long parcours (cf. Sg 4,13). Je parle à des personnes de mon âge; je peux donc facilement chercher une analogie dans ma vie personnelle. Notre vie, chers frères et sœurs, a été inscrite par la Providence dans ce XXe siècle, qui a reçu du passé un lourd héritage et qui a été le témoin d'événements nombreux et extraordinaires. »
« Comme tant d'autres époques de l'histoire, la nôtre a enregistré ombres et lumières. Tout n'a pas été sombre. Beaucoup d'aspects positifs y ont contrebalancé le négatif ou en ont émergé comme une bienfaisante réaction de la conscience collective… »
« Chers frères et sœurs âgés, je vous souhaite de vivre sereinement les années que le Seigneur a préparées pour chacun. Malgré les limitations qui surviennent avec l'âge, conservez le goût de la vie… »
« Donne-nous Seigneur de savourer toutes les saisons de notre vie comme un don riche de promesses futures. Et lorsque viendra le moment du passage ultime, accorde-nous de l'affronter avec une âme sereine, sans rien regretter de ce que nous laisserons. Car Te rencontrer, après T'avoir cherché longtemps, ce sera retrouver toute valeur authentique expérimentée ici sur la terre. »